Les Perles d'Orient
Les Perles d'Orient
Jane vient toute juste de quitter le cocon douillet de sa Provence natale où sa vie se partageait entre la bibliothèque de son père et les visites bucoliques des fermes alentours. Toute jeune mariée à un tendre époux, elle arrive à Saïgon en 1905 et découvre des décors et une société inconnue. Sa générosité et sa curiosité la conduiront à devenir une femme indépendante et tellement moderne. Cent ans plus tard, son arrière-petite-fille, retrouvera la trace qu’elle a laissé au monde : petits objets du quotidien, lettres et journaux intimes. Aliénée pendant des années et en plein doute, leur rencontre improbable lui permettra de prendre un nouveau départ et de se débrasser d’une culpabilité encombrante.
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Les Perles d'Orient
jeanne jenny, la véritable histoire
Jeanne, Jenny Constance Guiltat était mon arrière-grand-mère. Je ne l’ai bien évidemment pas connue. Mais je me souviens de son amie que nous appelions,
dans ma famille, Mémé Thiers. Je ne sais plus vraiment de son prénom mais du plus loin qu’il m’en souvienne, j’entends ma grand-mère la nommer Odette.
J’ai dans mon album de photos d’enfance, une photo de ma grand-mère, mon père et moi avec pour fond d’une promenade en bord de mer. Un petit bout de femme toute vêtue de noir se dessine auprès de nos silhouettes endimanchées : c’est elle.
Ce n’est pas un rêve de petite fille.
« Peuchère cette petite, comme elle est mignonnette ! »
Elle me gavait de fougasses à la fleur d’oranger, de caliçons et de confiture d’abricots en me racontant les aventures de son amie Jeanne. J’aimais son rire pétillant et sa malice. Ces souvenirs ne sont que petits bouts délicieux d’enfance. J’ai inventé pour Jeanne, Jenny, Constance mon aïeule et Odette, une histoire pas si romancée que cela, enfin, je crois et cela n’a pas d’importance.
Une histoire tirée de faits réels
Jeanne Jenny, la véritable histoire
Jeanne, Jenny Constance Guiltat était mon arrière-grand-mère. Je ne l’ai bien évidemment pas connue. Mais je me souviens de son amie que nous appelions, dans ma famille, Mémé Thiers. Je ne sais plus vraiment de son prénom mais du plus loin qu’il m’en souvienne, j’entends ma grand-mère la nommer Odette.
J’ai dans mon album de photos d’enfance, une photo de ma grand-mère, mon père et moi avec pour fond d’une promenade en bord de mer. Un petit bout de femme toute vêtue de noir se dessine auprès de nos silhouettes endimanchées : c’est elle. Ce n’est pas un rêve de petite fille.
« Peuchère cette petite, comme elle est mignonnette ! »
Elle me gavait de fougasses à la fleur d’oranger, de caliçons et de confiture d’abricots en me racontant les aventures de son amie Jeanne. J’aimais son rire pétillant et sa malice. Ces souvenirs ne sont que petits bouts délicieux d’enfance. J’ai inventé pour Jeanne, Jenny, Constance mon aïeule et Odette, une histoire pas si romancée que cela, enfin, je crois et cela n’a pas d’importance.
Les Perles d'Orient
Extrait
» De temps en temps, virevolte une pochette de soie sans jamais retomber. La rose séchée entre deux buvards redevient corolle de velours grenat. Jane, nous avons à peu près le même âge et nous sommes ensemble assises dans les grands fauteuils en rotin de ton jardin.
Je voyage avec toi en Cochinchine et je m’interroge sur le monde qui n’a guère changé si ce n’est de lieu et d’époque.
J’aimerais avec toi choisir le parfum qui nous réveille le matin, le goût de notre tasse de thé de cinq heures. Ce serait à moi de décider pour nous s’il fait soleil ou si la pluie nous gorge de grisaille. Je tiendrais ton journal.
Nous serions les Perles d’Orient, inventant un monde et des hommes meilleurs. «